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CDTHEQUE

2013

7 tests

vendredi, 05 avril 2013 08:27

Bach : Johannes Passion

Artistes : Philippe herreweghe, Chœur Et Orchestre Du Collegium Vocale Gent...
Genre : Musique Baroque 

 

"Depuis plus de vingt ans, le chef flamand Philippe Herreweghe ne cesse d'explorer les mystérieuses et fascinantes beautés de la musique de Bach, nous offrant souvent des interprétations de référence incontournables. Perfectionniste, il n'hésite pas à remettre l'ouvrage sur le métier, pour en peaufiner l'interprétation. C'est ainsi qu'il a enregistré par deux fois la Messe en si et la Passion selon saint Matthieu. Cette fois, il a choisi de se pencher à nouveau sur la Passion selon saint Jean, quatorze ans après sa première version. Une gigantesque cathédrale sonore, qui reste pour lui l'œuvre centrale de Bach. Le cantor de Leipzig a lui-même composé quatre moutures différentes de cette Passion, entre 1724 et 1747. Herreweghe a opté pour la version de 1725, plus lyrique et théâtrale. Habituellement plus réservé, il nous offre une vision éminemment dramatique, fougueuse, passionnée, à l'humanité radieuse et sereine. Il a réuni, enlacée dans les cordes suaves et les voix célestes du Collegium Vocale de Gand, une distribution exemplaire, avec l'Évangéliste de Mark Padmore, le Jésus de Michael Volle, la soprano Sibylla Rubens, la basse Sebastian Noack et le contre-ténor Andreas Scholl. --Franck Erikson"

 

"Après avoir enregistré la première version de la Johannes-Passion (celle de 1724) en 1987, Herreweghe a choisi, en 2001, d'en enregistrer la seconde version : celle de 1725.

La différence la plus remarquable entre ces deux versions est la suivante : tandis que la version de 1724 s'ouvre sur le sublime chœur " Herr, unser Herrscher ", la version de 1725 s'ouvre sur le chœur " O Mensch, bewein' dein Sünde grob " qui est le chœur qui conclut la première partie de la Matthäus-Passion et qui, quoique lui aussi magnifique, ne peut pas faire oublier le premier.
Ainsi, pour ce seul motif, plusieurs risquent d'être déçus par cet enregistrement. Pourtant, il est exceptionnel et, à bien des égards, très supérieur à celui de 1987. La direction de Herreweghe, d'abord, est beaucoup plus dynamique et vivante, beaucoup plus urgente qu'en 1987. L'évangéliste, ensuite, Mark Padmore, est l'un des plus extraordinaires que j'aie pu entendre : son interprétation est vraiment habitée, soulevée par une force et un drame fascinants (écoutez-le notamment dans le n° 23a-g !). C'est le même Mark Padmore qui chante les airs de ténors, notamment le splendide " Ach windet euch nicht so " qui n'existe pas dans la version de 1724. Enfin les autres solistes ainsi que le chœur sont aussi remarquables : écoutez par exemple le " Es ist vollbracht " d'Andreas Scholl...
Bref, il faut connaître la version de 1724 et tout particulièrement le chœur " Herr, unser Herrscher ", mais cet enregistrement de la version de 1725 n'est pas moins indispensable parce qu'il est d'une beauté et d'une puissance que l'on n'entend pas ailleurs."

 

 

Note Technique :

15/20 (CD)

Référence :  Harmonia Mundi
Année :  2001
Liens :  QOBUZ
Publié dans Classique
vendredi, 05 avril 2013 08:27

Wagner : Parsifal

  • Compositeur : Richard Wagner
  • Chef d'Ochestre : Herbert von Karajan
  • Orchestre : Berliner Philharmoniker
  • Choeurs : Chor der Deutschen Oper Berlin
  • Artistes : 
    • Amfortas - José van Dam
    • Titurel - Victor von Halem
    • Gurnemanz - Kurt Moll
    • Parsifal - Peter Hofmann
    • Klingsor - Siegmund Nimsgern
    • Kundry - Dunja Vejzovic
    • Altsolo - Hanna Schwarz
    • Gralsritter - Claes Håkan Ahnsjö
    • Gralsritter - Kurt Rydl
    • Knappe - Marjon Lambriks
    • Knappe - Anne Gjevang
    • Knappe - Heiner Hopfner
    • Knappe - Georg Tichy
    • Blume - Barbara Hendricks
    • Blume - Jannet Perry
    • Blume - Doris Soffel
    • Blume - Inga Nielsen
    • Blume - Audrey Michael
    • Blume - Rohangiz Yachmi

 

Parsifal" est l'opus ultime de Richard Wagner, créé en 1882. Cet opéra de cinq actes est une œuvre grandiose et mystique qui explore des thèmes profonds de rédemption, de foi et de sacrifice. L'histoire tourne autour du chevalier Parsifal, dont le voyage le conduit à libérer le Graal, symbole de pureté spirituelle. Wagner tisse une toile complexe de musique et de symbolisme, mêlant des éléments chrétiens, mythologiques et ésotériques.

La musique de "Parsifal" est extraordinaire, avec des leitmotifs puissants qui reflètent les émotions et les thèmes de l'histoire. La partition est caractérisée par sa lenteur méditative, ses moments de transcendance, et son utilisation novatrice de l'harmonie et du rythme.

L'opéra suscite des questions sur la foi, le pouvoir de la rédemption, et la nature humaine. Il offre une expérience profonde et spirituelle, incitant les spectateurs à réfléchir sur des concepts existentiels. "Parsifal" est considéré comme une œuvre majeure du répertoire wagnérien, et sa beauté intemporelle continue d'inspirer et de captiver les amateurs d'opéra du monde entier.

Certes, les deux protagonistes, Parsifal et Kundry, sont vocalement fatigués et dramatiquement hors sujet. Mais, il ne faut sous aucun prétexte se passer de cet enregistrement. D'abord Kurt Moll et José Van Dam sont à se damner : de la pure magie. Leur interprétation est digne de l'île déserte. Par ailleurs, Karajan joue les sorciers : écoutez pour vous en convaincre la fin de l'acte I. Le chef ensorcele son orchestre (et nous avec) et nous transporte sur des sommets de poésie jamais égalé. Un rêve éveillé. Karajan se regarde le numbril ? Qu'importe quand le résultat est aussi exceptionnel !

 

Note Technique : 14/20
Référence :  DG
Année :  décembre 1979 - janvier/avril/juillet 1980
Liens :  

 

 

Publié dans Classique
vendredi, 05 avril 2013 08:26

Beethoven - Symphonie n° 9

  • Compositeur : Ludwig van Beethoven 
  • Chef d'Ochestre : Wilhelm Furtwängler
  • Orchestre : Philharmonia Orchestra London
  • Choeurs : Choeur du Festival de Lucerne (chef de choeur: Albert Jenny)
  • Artistes : Elisabeth Schwarzkopf (soprano), Elsa Cavelti (contralto) - Ernst Haefliger (ténor), Otto Edelmann (basse) 

Ce disque est le premier SACD publié par le label français Tahra, à savoir la fameuse et ultime Neuvième de Beethoven interprétée par Furtwängler au Festival de Lucerne, en août 1954, trois mois avant sa disparition. 

Un nouveau mastering a été réalisé qui permet d'entendre ce concert avec une qualité sonore voisine de la fabuleuse bande sonore originale enregistrée par la Radio Suisse.

 

 

Qualités Techniques :

11/20

Enregistrement monophonique Live - Format SACD

Référence :  Tahra - FURT2001
Année :  22 août 1954 - Lucerne
Liens :  
Publié dans Classique
vendredi, 05 avril 2013 08:26

Manset : Royaume de siam

Interprète/Compositeur/producteur : Gérard Manset

 

L'album "Royaume de Siam" de Gérard Manset est une œuvre musicale française sortie en 1979. Gérard Manset, chanteur, parolier et compositeur français, est connu pour sa poésie lyrique et ses compositions originales. Cet album en particulier est souvent considéré comme l'un de ses chefs-d'œuvre et a acquis une place spéciale dans le panthéon de la musique française.

Voici quelques éléments importants à savoir sur cet album :

Date de sortie : "Royaume de Siam" est sorti en 1979, ce qui était une période de grande créativité et d'innovation dans la musique française.

Style musical : Gérard Manset est célèbre pour sa musique qui mélange rock, folk, et chanson française. Cet album ne fait pas exception et présente une combinaison de ces genres, avec des arrangements subtils et des textes poétiques.

Paroles et thématiques : Les paroles de Manset sont souvent poétiques et profondes, abordant des thèmes existentiels, philosophiques et parfois mystiques. "Royaume de Siam" ne fait pas exception, et les chansons de l'album explorent des sujets variés tels que le voyage, l'amour, la quête de sens et l'évasion.

Réception critique : L'album a été bien accueilli par la critique musicale et a gagné une base de fans dévoués au fil des ans. Il est souvent considéré comme l'un des albums emblématiques de la scène musicale française des années 1970.

Influence : Gérard Manset est un artiste qui a influencé de nombreux autres musiciens français et étrangers grâce à son style unique et ses textes poétiques. Certains considèrent son œuvre comme une référence dans la musique française contemporaine.

Chansons notables : Parmi les chansons notables de cet album, on peut citer "Royaume de Siam," "Les Îles de la nuit," et "Orages de poussière." Ces morceaux reflètent le talent de Manset pour la composition et l'écriture.

En résumé, "Royaume de Siam" de Gérard Manset est un album emblématique de la musique française, salué pour sa poésie, sa créativité musicale et ses thèmes profonds. Il reste un incontournable pour les amateurs de musique française et pour ceux qui apprécient des paroles riches et une musique soigneusement élaborée.

 

 

Note Technique :

14/20

Nous vous conseillons de découvrir cet alum via sa première édition en vinyl.

Référence :  EMI

Année : 

1979 - entre deux voyages
Liens :  QOBUZ

 

 

Publié dans Accueil
vendredi, 05 avril 2013 08:24

Marillion - Clutching at Straws

Marillion :

  • Fish : Chant
  • Steve Rothery : Guitare
  • Mark Kelly : Claviers
  • Pete Trewavas : Basse
  • Ian Mosley : Batterie

 

"Quatrième album studio, et nouveau programme conceptuel (en fait l’histoire d’un chanteur alcoolique, égaré dans un groupe sans succès, et fourvoyé dans un mariage désormais sans amour, tout parallèle étant évidemment fortuit), Clutching At Straws est un disque qui se regarde, avant de s’écouter.

Figurent en effet sur les différentes illustrations de la pochette rien moins, et entre autres, que John Lennon, l’écrivain Jack Kerouac, ou l’acteur James Dean. Ce qui, cela reste utile à signaler, n’offre strictement aucune information sur le contenu mélodique et harmonique des compositions. On sera gré à cette œuvre particulièrement autobiographique (et qui ne précède que de quelques mois le départ de Fish pour une erratique carrière en solitaire), de ménager quelques chansons en conscience directe avec l’époque.

Ainsi de « Torch Song », en alerte explicite face à la recrudescence de l’idéologie nazie dans l’Europe des années quatre-vingt. Toujours produit par Chris Kimsey, Clutching At Straws reste l’un des sommets commerciaux de la carrière de Marillion, et, assurément, un pic en matière de réalisation artistique. Mais sous l’absence de recul du chanteur (critiquant de façon acerbe le show business, et le statut de stars des musiciens, sans s’apercevoir qu’il a rallié le cheptel), pointe une névrose qui ne fera que croître et embellir, et débouchera sur la séparation sus-dite.

Certifié disque d’or, Clutching At Straws parviendra en deuxième position des charts britanniques (et à la cent-troisième des classements américains). Une édition augmentée et remastérisée offrira en 1998 l’habituelle cohorte (douze, au total) de versions alternatives, ou demos, de l’époque.

Christian Larrède - Copyright 2013 Music Story"

 

"Clutching At Straws est le 4ème album de Marillion. Il sort après une intense tournée durant 1986 pour promouvoir "Misplaced Chilhood". Cette tournée a été épuisante et le climat au sein du groupe est devenu très lourd. Pourtant les musiciens ne s'accordent guère de repos et repartent en studio dès le début de 1987 avec Chris Kimsey aux manettes. Ce nouveau disque sort en Juin 1987 et c'est encore un succès, particulièrement en GB il se place numéro 2 des ventes.

Cet album est le plus sombre de toute la discographie du groupe. Les tensions qui régnaient au sein du groupe y sont assez palpables, mais cela n'entache en rien sa qualité, cet opus étant une véritable perle noire. Le précèdent album traitait de l'enfance et du passage à l'âge adulte, celui-ci, sans être purement conceptuel, traite des déboires de ce même âge, notamment l'alcoolisme.

L'album débute par une suite remarquable ("Hôtel Hobbies" / "Warm Wet Circles" / "That Time Of The Night"). "Hôtel Hobbies" est une intro qui donne le ton. Elle est sombre mais très belle, une des plus belles de Marillion, "Warm Wet Circles" est une ballade mélancolique de toute beauté et "That Time Of The Night" qui enchaîne est tout aussi superbe et est rehaussée d'une voix féminine du plus bel effet.

Cet album marque une légère évolution pour le groupe avec des morceaux en majorité plus courts, plus pop-rock, très énergiques. "Just For The Record" ou "The Last Straw" en sont les exemples parfaits. D'autres magnifiques morceaux sont à signaler, comme les singles "Incommunicado" qui est une chanson simple et enjouée, et "Sugar Mice" qui reste une très belle ballade malgré son ton triste.

Marillion signe aussi un petit bijou progressif, "White Russians", qui tranche un peu avec les autres morceaux. Bien que assez heavy, ce titre regorge de subtilités. Le tout est magnifié par un Fish toujours aussi à l'aise.

On tient donc encore là un splendide album, peut être le plus accessible de l'ère Fish. Celui-ci achève donc sa carrière avec le groupe par une belle note. En effet, il le quitte en Septembre 1988, quelques mois après la tournée qui a duré 9 mois. Mais avant son départ, il enregistre l'ébauche d'un 5ème album. Ces sessions resteront cachées pendant plus de 10 ans, le groupe ne les révélant qu'en 1999 dans l'édition remasterisé du disque. On peut découvrir ces 7 titres sur le deuxième CD. Il faut noter que Marillion et Fish se sont servi de ces ébauches pour leurs albums respectifs, "Season's End" et "Vigil In The Wilderness Of Mirrors". On notera aussi un inédit très bon, "Tux On", bien dans le ton sombre du disque (ce titre était disponible sur la compilation sortie en 1988, "B-Sides Themselves", devenue difficile à dénicher), on trouve aussi des versions alternatives de morceaux ("Incommunicado" ou "Going Under"). La pochette, à nouveau signée Mark Wilkinson, tranche un peu avec les précédentes. Elle est sombre à l'instar du disque, mais elle est très réussie et illustre à merveille les paroles de Fish. Un album indispensable bénéficiant d'une version remasterisée exceptionnelle.

Chronique écrite par Noise"

 

Qualités Techniques :

13/20

préférer la version "remastered" 2009

Référence :  EMI
Année :  1987
Liens :  

 

 

Publié dans Rock
vendredi, 05 avril 2013 08:23

Mahler : Symphonie n° 2

  • Compositeur : Gustav Mahler
  • Chef d'Ochestre : Otto Klemperer
  • Orchestre : Philharmonia Orchestra London
  • Choeurs : Philharmonia Chorus
  • Artistes : Elisabeth Schwarzkopf (soprano), Rössl-Majdan (mezzo-soprano)

 

"Klemperer qui a connu Mahler et Bruno Walter (autre élève et maestro qui avait créé le Chant de la Terre) a déjà enregistré la symphonie N°4 l'année précédente. Comme directeur officiel du Philharmonia, il forge depuis des années cet orchestre, créé et dédié aux enregistrements de studio, depuis l'avènement du microsillon puis de la stéréophonie, à un style clair, incisif, à un équilibre perfectionniste.

Dans l'immense architecture de cet oratorio-symphonie composée entre 1888-1894, Mahler établit une symbiose entre le souvenir des joies et peines terrestres, du plaisir de vivre, des bruits de la nature et de l'angoisse existentielle. Il confronte ainsi la nostalgie d'un monde appelé à disparaitre, à l'espoir d'une résurrection. Le vieux maître interprète en majesté au sens chrétien du terme. Klemperer souligne dès l'allegro maestoso toutes les articulations inquiètes et martiales de la partition. Les tempos sont d'une régularité et d'une pertinence totales, plus retenus que dans son interprétation (mono) avec le Concertgbouw d'Amsterdam et Katleen Ferrier.


L'andante plutôt dansant se veut nostalgique mais gracieux. Klemperer apporte une tendresse qui sera peu égalée ultérieurement, démentant par là-même sa réputation de chef marmoréen et minéral. Dans le scherzo, le phrasé se fait, certes sarcastique, mais le dialogue des bois adoucit cette impression de grotesque par leurs timbres enchanteurs. La prise de son, analytique, répond aux exigences de précision du maestro qui conçoit ce passage comme un concerto pour orchestre en miniature. L'ensemble reste puissant et rythmé. La contralto Hilde Rössl-Majdan (1921-2010), chante avec une tessiture de mezzo flirtant avec le contralto. Sa voix baigne dans une sublime nuée de cordes et de cuivres assourdis (vidéo 2). La cohérence et le torrent limpide et violent, dans les premières mesures du long final avec Chœur, annoncent un de ses moments magiques de la musique enregistrée. La voix lumineuse d'Elisabeth Schwarzkopf (1915-2006) "se libère" avec aisance au sein de l'énergie orchestrale déployée, un flot musical puissant mais qui s'écoule avec évidence."

 

Note Technique :

14/20 (HD192 enregistrement un peu daté)

Référence :  EMI Classics
Année :  mars 1962
Liens :  QOBUZ

 

 

Publié dans Classique
vendredi, 05 avril 2013 08:22

Pink Floyd : The Wall

Pink Floyd :

  • David Gilmour : guitars, vocals
  • Nick Mason : drums, percussion
  • Roger Waters : bass, vocals
  • Richard Wright : keyboards, vocals
  • Avec :
    • Joe Chemay, Stan Farber, Jim Haas, Bruce Johnston, John Joyce & Toni Tenille / voices, Pupils from Islingtown Green School Choir

 

"Entre concept album et opéra rock, The Wall trouve Pink Floyd au sommet de son ambition. Le groupe, dominé ici par Roger Waters, utilise la même discipline que celle utilisée lors la composition de Dark Side Of The Moon, abandonnant le psychédélisme de ses débuts. Le résultat en devient plus accessible, plus traditionnellement rock dans la structure des morceaux, ce qui ne signifie pas pour autant moins original. Car ces 26 chansons tournant toutes autour du thème de l'enfermement sont truffées de bruitages, renforçant systématiquement l'impact des paroles. Cris, explosions, échos, tout est bon pour souligner la noirceur et la claustrophobie d'un futur totalitaire. D'abord oppressante, puis de plus en plus scandée comme un hymne, la chanson "Another Brick In The Wall" revient comme un leitmotiv tout au long de l'album. Elle ponctue une oeuvre aux accents wagnériens, renforcés par des orchestrations de Michael Kamen, qui signait là ses premiers arrangements pour le Floyd. --Ruby Wednesday"

 

 "Après "Tommy" de The Who et "The lamb lies down on Broadway" de Genesis, "The Wall" est le troisième d'une trilogie qui a remué les seventies. Sortis à cinq ans d'intervalles, cumulant des points communs dans leurs scénarios, et transcendant chacun un délire personnel d'un membre du groupe, ces trois double-albums sont incontournables.

"The Wall" fut adulé, puis décrié par ceux qui y voyaient une oeuvre pompeuse et égoïste. Schéma simpliste et opportuniste. "The Wall" fut écrit en 1979, année où le floyd symbolise à lui seul la crise du prog' : dissolution du groupe et perte d'inspiration. Des quatre floyds, Waters est à la fois le dernier espoir (il est le seul à composer encore) et la pire des menaces : la mégalomanie le guette.

L'album aurait pu ne jamais sortir sous le nom du groupe. Mais cette année-là, les floyds apprennent que leur fortune a été perdue par leur chargé d'affaires. Waters offre la solution valable en proposant de sortir un disque. Il vient d'écrire deux scénarios, et ses trois collègues choisissent "The Wall" (l'autre deviendra le premier album solo de Waters : "The pros and cons of hitch-hiking"). La tâche est impressionnante et passionnante. Gilmour accepte de s'y investir, et il n'y a guère que Wright, en froid avec Waters pour avancer à reculons dans les studios.

L'histoire est celle de Pink, jeune chanteur qui symbolise en fait Waters lui-même. Sa carrière avance et le star-system le dévore et détruit son mental : mariage raté, fans psychopathes. A cela s'ajoute l'enfance triste de Waters : un père mort au combat avant sa naissance, une mère abusive, et un système scolaire tyrannique. Tout crée une sorte de mur entre Pink/Waters et le reste du monde, et il rêve de voir ce mur s'effondrer.

Bien qu'il intègre quelques éléments extérieurs (des allusions au destin tragique de Syd Barrett, une critique des dictatures et de la violence des médias...), l'aspect autobiographique est évident, mais il ne dessert en rien l'album. Bien au contraire, Waters a vraiment mis tout son coeur et toute son âme dans ce disque qui n'a rien volé de son succès. Toute cette histoire dingue tient musicalement en place, les chansons s'enchaînent avec fluidité. On y croise du poétique ("Nobody Home"), du hard ("In the Flesh", titanesque ouverture), du planant typiquement floydien ("Comfortably Numb", l'un des meilleurs morceaux de toute l'histoire du groupe, et qui fut composé par Gilmour)...Le disque finit par "the Trial", un baroque édifice musical aux accents de glamour symphonique. Ce morceaux extraordinaire doit beaucoup au chef d'orchestre Michael Kamen, un génie contemporain qui fit de l'or de tout ce qu'il a touché.

"The Wall" n'est en rien le monument d'orgueil que d'insignifiants plumitifs (dont le nom commence par E et finit par Deline) ont voulu faire. Si Waters est incontestablement le capitaine qui a sabordé le navire Pink Floyd, il signe ici un chef d'oeuvre incontournable pour tout amateur de rock.

Chronique écrite par Vandergraaf"

 

Qualités Techniques :

15/20

préférer la version "remastered" 2011

Référence :  EMI
Année :  1979
Liens :  

 

Publié dans Rock