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Logocdtheque
05 Avr 2013

Pink Floyd :

  • David Gilmour : guitars, vocals
  • Nick Mason : drums, percussion
  • Roger Waters : bass, vocals
  • Richard Wright : keyboards, vocals
  • Avec :
    • Joe Chemay, Stan Farber, Jim Haas, Bruce Johnston, John Joyce & Toni Tenille / voices, Pupils from Islingtown Green School Choir

 

"Entre concept album et opéra rock, The Wall trouve Pink Floyd au sommet de son ambition. Le groupe, dominé ici par Roger Waters, utilise la même discipline que celle utilisée lors la composition de Dark Side Of The Moon, abandonnant le psychédélisme de ses débuts. Le résultat en devient plus accessible, plus traditionnellement rock dans la structure des morceaux, ce qui ne signifie pas pour autant moins original. Car ces 26 chansons tournant toutes autour du thème de l'enfermement sont truffées de bruitages, renforçant systématiquement l'impact des paroles. Cris, explosions, échos, tout est bon pour souligner la noirceur et la claustrophobie d'un futur totalitaire. D'abord oppressante, puis de plus en plus scandée comme un hymne, la chanson "Another Brick In The Wall" revient comme un leitmotiv tout au long de l'album. Elle ponctue une oeuvre aux accents wagnériens, renforcés par des orchestrations de Michael Kamen, qui signait là ses premiers arrangements pour le Floyd. --Ruby Wednesday"

 

 "Après "Tommy" de The Who et "The lamb lies down on Broadway" de Genesis, "The Wall" est le troisième d'une trilogie qui a remué les seventies. Sortis à cinq ans d'intervalles, cumulant des points communs dans leurs scénarios, et transcendant chacun un délire personnel d'un membre du groupe, ces trois double-albums sont incontournables.

"The Wall" fut adulé, puis décrié par ceux qui y voyaient une oeuvre pompeuse et égoïste. Schéma simpliste et opportuniste. "The Wall" fut écrit en 1979, année où le floyd symbolise à lui seul la crise du prog' : dissolution du groupe et perte d'inspiration. Des quatre floyds, Waters est à la fois le dernier espoir (il est le seul à composer encore) et la pire des menaces : la mégalomanie le guette.

L'album aurait pu ne jamais sortir sous le nom du groupe. Mais cette année-là, les floyds apprennent que leur fortune a été perdue par leur chargé d'affaires. Waters offre la solution valable en proposant de sortir un disque. Il vient d'écrire deux scénarios, et ses trois collègues choisissent "The Wall" (l'autre deviendra le premier album solo de Waters : "The pros and cons of hitch-hiking"). La tâche est impressionnante et passionnante. Gilmour accepte de s'y investir, et il n'y a guère que Wright, en froid avec Waters pour avancer à reculons dans les studios.

L'histoire est celle de Pink, jeune chanteur qui symbolise en fait Waters lui-même. Sa carrière avance et le star-system le dévore et détruit son mental : mariage raté, fans psychopathes. A cela s'ajoute l'enfance triste de Waters : un père mort au combat avant sa naissance, une mère abusive, et un système scolaire tyrannique. Tout crée une sorte de mur entre Pink/Waters et le reste du monde, et il rêve de voir ce mur s'effondrer.

Bien qu'il intègre quelques éléments extérieurs (des allusions au destin tragique de Syd Barrett, une critique des dictatures et de la violence des médias...), l'aspect autobiographique est évident, mais il ne dessert en rien l'album. Bien au contraire, Waters a vraiment mis tout son coeur et toute son âme dans ce disque qui n'a rien volé de son succès. Toute cette histoire dingue tient musicalement en place, les chansons s'enchaînent avec fluidité. On y croise du poétique ("Nobody Home"), du hard ("In the Flesh", titanesque ouverture), du planant typiquement floydien ("Comfortably Numb", l'un des meilleurs morceaux de toute l'histoire du groupe, et qui fut composé par Gilmour)...Le disque finit par "the Trial", un baroque édifice musical aux accents de glamour symphonique. Ce morceaux extraordinaire doit beaucoup au chef d'orchestre Michael Kamen, un génie contemporain qui fit de l'or de tout ce qu'il a touché.

"The Wall" n'est en rien le monument d'orgueil que d'insignifiants plumitifs (dont le nom commence par E et finit par Deline) ont voulu faire. Si Waters est incontestablement le capitaine qui a sabordé le navire Pink Floyd, il signe ici un chef d'oeuvre incontournable pour tout amateur de rock.

Chronique écrite par Vandergraaf"

 

Qualités Techniques :

15/20

préférer la version "remastered" 2011

Référence :  EMI
Année :  1979
Liens :  

 

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